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À propos du colloque

Depuis les années 2010, le terme économie bleue est dans l’air du temps. Se basant sur la nature, ce terme constitue une alternative de développement économique et industriel aux pays africains. L’économie bleue dispose d’une profondeur stratégique pour ces pays dans le cadre de la lutte contre la pauvreté ou de la biotechnologie, etc. Elle s’alimente de la nature, regroupe toutes les activités économiques menées dans les rivages, les fleuves, les lacs, les berges, les cours d’eau, les eaux douces, les nappes souterraines, les mers, les fonds marins, les océans, etc. S’agissant de l’Afrique, l’Union africaine et le Bureau interafricain des ressources animales (UA-BIRA, 2019) montrent que le continent regorge d’abondantes ressources aquatiques et marines, constituées par des océans, mers, fleuves et lacs, qui offrent des possibilités de croissance liée à l’économie bleue. Parmi les nombreux documents de l’Union africaine sur l’économie bleue, deux retiennent l’attention. La Stratégie africaine intégrée pour les mers et les océans (Stratégie AIM 2050 de 2014) a pour vision générale de « favoriser la création d’une plus grande richesse des océans et des mers d’Afrique en développant une économie bleue florissante, durable, sécurisée et respectueuse de l’environnement » . Le partage de l’information et la communication sur les atouts et enjeux du développement de l’économie bleue, la collaboration et la coopération à différents niveaux de ce secteur, ainsi que le renforcement des capacités de ses acteurs reste la philosophie fondamentale de cette stratégie, avec l’objectif général de réaliser un développement et une intégration accrue du continent . La Charte de Lomé (2016) a, quant à elle, pour objectifs principaux de prévenir et réprimer la criminalité nationale et internationale, protéger l’environnement en général et l’environnement marin dans l’espace des Etats côtiers et insulaires, promouvoir une économie maritime, l’économie bleue/marine, florissante et durable . Avec ses 38 Etats côtiers sur les 54 Etats africains, l’Afrique dispose d’innombrables atouts pour tirer profit de l’économie bleue. Mais de nombreux obstacles environnementaux, institutionnels, économiques, sécuritaires restent à franchir pour réaliser cet objectif ambitieux. Le changement climatique, la pollution des ressources, la mauvaise gouvernance, la pêche illégale, la piraterie, les trafics de stupéfiants, et le manque d’investissements freinent le développement d’une économie bleue pérenne. Face à l’accroissement de la pression démographique, de l’insécurité alimentaire et de la demande énergétique, l’économie bleue revêt une dimension stratégique. Selon le Comité des pêches du Centre Ouest du golfe de Guinée (2016), le continent africain dispose d’un total de 1 362 000 Km2 de lacs, réservoirs et zones humides, soit 17% des ressources mondiales en eaux de surface. L’Afrique bénéficie ainsi d’un poids stratégique et géopolitique mondial dans le domaine maritime. Il existe une « autre Afrique sous la mer » et l’économie bleue a pour objectif d’établir, selon l’Union Africaine (UA), une « nouvelle frontière de la renaissance de l’Afrique » (CEA, 2016). Nombre de pays africains en ont fait un des axes de leur politique de développement, une nouvelle approche pour la promotion de la croissance des économies maritimes et la valorisation des ressources océaniques et côtières. L’économie bleue, sur le continent africain, devient un enjeu majeur émergent. Quelques pays intègrent d’une manière forte cet écosystème dans les plans de développement, en confirmant que l’économie bleue est un véritable atout pour l’Afrique, et son adoption devrait permettre de créer des emplois et de contribuer à l’économie. En outre, l’économie bleue offre des opportunités au développement socio-économique des Etats africains. En outre, l’économie bleue offre des des opportunités professionnelles d’avenir ; l’enjeu consiste à faire correspondre les compétences aux besoins d’un secteur en évolution. L’économie bleue est au carrefour de plusieurs sciences et discipline, notamment l’économie et la science politique, mais aussi le droit, la géographie ou la biologie. La construction de l’économie bleue interroge en outre la sociologie, l’anthropologie et la gestion sans oublier la dimension éthique, déontologique et philosophique qu’interroge la durabilité de l’économie bleue attribuée à sa gouvernance. Dès lors, que recouvre le terme économie bleue et pourquoi s’est-elle répandue au cours de cette dernière décennie ? Comment a-t-elle été construite, par qui et dans quels contextes sociaux ? Quel(s) sens lui donnent les acteurs sociaux, économiques et politiques qui s’y réfèrent ? Quelles différences de signification peut-on observer dans différents pays, continents ? A quelles fins la mobilisent-ils ? De plus, comment parvenir aux objectifs stratégiques assignés à l’économie bleue sans formation adéquate, sans recherches et infrastructures de recherche adaptées pour impulser les innovations dans ce secteur ? Comment promouvoir l’économie bleue sans prendre en compte les infrastructures de recherche qui la rendent possible ? Comment exploiter les grands fonds marins de façon durable si l’on les connaît peu ? Comment la science marine et les infrastructures de recherche peuvent-elles contribuer au développement de l’économie bleue en Afrique ? Qu’attendre de la recherche maritime pour éclairer l’action publique en matière d’économie bleue en Afrique ?

Axes thématiques

Cet appel à communication est donc ouvert aux chercheurs, enseignants-chercheurs et aux doctorants de plusieurs disciplines : sociologie, économie, gestion, droit, anthropologie, géographie, biologie, la chimie et notamment à ceux qui travaillent sur ces questions dans les différents pays africains. Une interpellation sociologique est aussi lancée aux chercheurs, enseignants-chercheurs et aux doctorants en science politique, en histoire, en sciences de l’éducation et en philosophie sur le sens, l’utilité, la portée et les effets que recèle le recours au terme économie bleue comme les pratiques qu’en font les acteurs sociaux, économiques, éducatifs et politiques.

axes et thématiques
les axes
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Axe 1 : Les paradoxes de l’entrepreneuriat dans le secteur de l’économie bleue en Afrique : l’employabilité à l’épreuve de la responsabilité sociale des entreprises

A travers cet axe, il est question d’aborder un point faible de l’économie bleue, notamment en entrepreneuriat. Ce point faible est celui de l’action collective et, dans le cas d’espèce, celui de l’action entrepreneuriale. A y regarder de près, ce point faible génère un paradoxe : l’économie bleue se veut créatrice de valeur, d’emplois, et de cohésion sociale. Cependant, la recherche en entrepreneuriat dans le secteur de l’économie bleue semble souffrir d’un paradoxe tenace depuis son émergence jusqu’à aujourd’hui. Car elle se définit essentiellement en regard de son rapport à l’action (pratique) ; or lorsqu’on analyse les recherches qui ont dominé le domaine de l’entrepreneuriat, force est de constater que la place faite à l’action y apparaît plus que minime. Autrement dit, si l’action est sous-jacente, elle ne fait toutefois pas l’objet d’une réelle prise de conscience ni, par conséquent, d’une sérieuse discussion au sein du courant dominant de la recherche en entrepreneuriat. La question de la cohérence et de l’efficacité de l’action, au regard des responsabilités environnementales, est donc de plus en plus centrale. Elle appelle de manière urgente des travaux approfondis. Encore faut-il qu’ils puissent s’appuyer sur un cadre théorique adéquat.

L’analyse stratégique de la gestion environnementale peut permettre de surmonter les contradictions et les impasses omniprésentes dans des champs d’étude et de recherche cruciaux pour l’avenir de l’économie bleue durable, comme la planification spatiale marine, ou l’évaluation des politiques publiques en matière d’économie bleue. La perspective de recherche en employabilité imprimé à cet axe devra déboucher sur des travaux traitant des aspects relatifs à la création d’emplois décents et durables, ainsi que des problèmes d’emploi et de formation, aussi bien du côté des pouvoirs publics où elle sert à l’activation des dépenses en faveur de l’emploi que du côté des entreprises, confrontées à la volatilité des marchés, des qualifications et des emplois. Elle acte de leur inscription dans la durée et propose de les aborder dans une perspective dynamique.

Axe 2 : Economie bleue et droit

Entre autres ressources en eau, l’océan atlantique est un atout majeur pour le Togo. Il constitue, un levier de croissance économique  créant de la richesse et des emplois, une « croissance bleue » pour reprendre le terme de l’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) qui l’utilise pour mentionner le fait de maximiser les avantages économiques et sociaux, tout en minimisant la dégradation de l’environnemental dans les secteurs liés à la pêche et à l’aquaculture.  L’objectif est donc de :

  • contribuer à l’amélioration de la compétitivité des entreprises concernées ;

  • simplifier et moderniser l’ensemble du dispositif législatif concernant les activités maritimes ;

  • augmenter le financement de l’économie bleue ;

  • déterminer le rôle du commerce dans l’économie bleue.

Tous les papiers portant sur l’économie de développement en lien avec l’économie bleue peuvent être prise en compte dans cet axe.

Axe 3 : Comptabilité bleue

La comptabilité bleue est une approche de comptabilité qui intègre les aspects environnementaux dans les comptes nationaux et les systèmes de comptabilité économique. Cela inclut la valorisation des ressources naturelles et des services écosystémiques fournis par les océans et les zones côtières. Elle est un concept relativement nouveau qui émerge dans le domaine de l’économie bleue. Elle vise à intégrer la valeur des écosystèmes marins et côtiers dans les comptes nationaux et les systèmes de comptabilité nationale. En d'autres termes, elle cherche à quantifier les bénéfices économiques provenant des ressources marines et à les inclure dans les indicateurs économiques traditionnels tels que le produit intérieur brut (PIB).

Mener des réflexions sur l'importance de la comptabilité bleue dans le contexte de l'économie bleue en Afrique et identifier les mesures nécessaires pour promouvoir son adoption et son utilisation efficace dans la région revêt d’une importance capitale. A cet effet, quels sont les principaux indicateurs utilisés dans la comptabilité bleue pour mesurer la contribution des ressources marines à l'économie nationale en Afrique ? Comment le système de comptabilité nationale identifie les entreprises intervenant dans l’économie bleue ? Comment la comptabilité bleue peut-elle aider les décideurs politiques à mieux évaluer le rôle économique des ressources marines et à prendre des décisions plus informées en matière de développement durable ? Quels sont les difficultés et les défis associés à la mise en œuvre de la comptabilité bleue en Afrique, notamment en ce qui concerne la disponibilité des données et la capacité institutionnelle ? Quels sont les avantages de l'intégration de la comptabilité bleue dans les politiques et les stratégies de développement en Afrique, et comment cela peut-il contribuer à une gestion plus durable des ressources marines ? Comment la comptabilité bleue peut-elle être utilisée pour évaluer les effets des politiques et des projets de développement sur les écosystèmes marins et les moyens de subsistance des communautés côtières en Afrique ? Quels sont les exemples de pays africains qui ont mis en œuvre avec succès la comptabilité bleue et quelles leçons peuvent être tirées de leurs expériences ? Quels sont les besoins en termes de renforcement des capacités et de collaboration internationale pour promouvoir la comptabilité bleue en Afrique et en faire un outil efficace pour la gestion durable des ressources marines ?

Axe 4 : Gouvernance des océans et croissance bleue

L'économie bleue a la possibilité de devenir une croissance bleue en adoptant des politiques au niveau des écosystèmes régionaux, et des outils par les parties prenantes, pour se transformer vers la durabilité. Il apparaît nécessaire de renforcer la coopération et la coordination entre les différents ministères à l’intérieur des pays et entre les gouvernements  afin d'encourager par exemple l'utilisation durable des technologies marines sur le plan environnemental, la mise en place des accords avec des clauses environnementales et des mécanismes de suivi de l’effectivité des cadres établis. L’intégration efficace des acteurs locaux est indispensable pour prendre les bonnes décisions en matière de développement. Quelles sont les mesures nécessaires pour développer davantage la gouvernance - politique, outils et actions - dans les années à venir ?

Axe 5 : Adaptation au changement climatique

Les conséquences du changement climatique sur les océans sont multiples et variées, et elles ont des répercussions importantes sur les écosystèmes marins, la biodiversité et les populations humaines dépendantes des ressources marines. L'adaptation au changement climatique dans le contexte marin implique des stratégies visant à réduire les vulnérabilités des écosystèmes marins et des communautés côtières face aux effets du changement climatique.

Explorer les impacts du changement climatique sur les écosystèmes marins en Afrique et discuter des mesures d'adaptation nécessaires pour atténuer ces effets et renforcer la résilience des communautés côtières est un moyen de mieux comprendre les défis auxquels sont confrontés les écosystèmes marins en Afrique en raison du changement climatique, ainsi que les stratégies nécessaires pour renforcer la résilience des communautés côtières face à ces défis. Quels sont les principaux impacts du changement climatique sur les écosystèmes marins en Afrique, notamment en ce qui concerne l'acidification des océans, l'élévation du niveau de la mer et les phénomènes météorologiques extrêmes ? Comment ces impacts du changement climatique affectent-ils les ressources marines et les moyens de subsistance des communautés côtières en Afrique ? Quelles sont les mesures d'adaptation actuellement en place pour atténuer les effets du changement climatique sur les écosystèmes marins en Afrique, et dans quelle mesure ces mesures sont-elles efficaces ? Quelles sont les principales lacunes dans les stratégies d'adaptation actuelles et quels sont les obstacles à leur mise en œuvre efficace dans les communautés côtières africaines ? Quel rôle peuvent jouer les initiatives de conservation marine, telles que la création de zones marines protégées, dans la protection des écosystèmes marins face aux impacts du changement climatique en Afrique ? Comment les communautés côtières en Afrique peuvent-elles renforcer leur résilience face aux effets du changement climatique, notamment en développant des pratiques de pêche durables, en diversifiant leurs sources de revenus et en renforçant leurs infrastructures de protection côtière ? Quels sont les besoins en termes de financement, de renforcement des capacités et de transfert de technologie pour soutenir les efforts d'adaptation au changement climatique dans les communautés côtières en Afrique ?

Axe 6 : Penser avec le golfe de Guinée : cosmopolitisme, connexions, hybridité

Depuis plusieurs années, les principes conservationnistes des aires marines sont mis en place dans la plupart des pays du golfe de Guinée. Cependant, il est à constater sur le terrain que celles-ci sont souvent là pour servir d’appui au mythe de l’économie bleue qui a toujours pour logique la croissance dans une optique capitaliste. Ainsi, les pêcheurs et autres travailleurs de la mer ont une forte conscience écologique, mais que celle-ci n’a pas la même logique que celle de l’économie bleue que les politiques mettent en place. Parfois, les principes conservationnistes se heurtent aux contraintes matérielles des travailleurs de la mer qui ont une autre façon de voir la protection de l’environnement.

Comment la planification spatiale marine peut-elle aider à identifier les zones prioritaires pour le développement des activités économiques liées à l'économie bleue, telles que la pêche, l'aquaculture, le tourisme côtier et les énergies renouvelables marines en Afrique ? Comment la planification spatiale marine peut-elle contribuer à préserver les écosystèmes marins fragiles et les zones écologiquement sensibles tout en permettant le développement économique durable des régions côtières en Afrique ? Quels sont les mécanismes existants pour le développement des activités économiques liées à l'économie bleue pour la collaboration autour des ressources d’eau, pour la gestion des conflits, et quel est leur niveau d’efficacité ? Quels nouveaux mécanismes peuvent être mis en place dans le cadre de la planification spatiale marine pour gérer les conflits d'usage des ressources marines entre les différentes parties prenantes, y compris les communautés locales, les industries, et les organismes gouvernementaux en Afrique ? Comment la planification spatiale marine peut-elle promouvoir une utilisation durable des ressources marines en Afrique, en garantissant leur exploitation à long terme tout en préservant leur intégrité écologique et en minimisant les impacts environnementaux négatifs ? Comment les connaissances traditionnelles et locales des communautés côtières peuvent-elles être intégrées dans le processus de planification spatiale marine pour assurer une gestion efficace et équitable des ressources marines ? Quels sont les défis et les opportunités associés à la coopération régionale dans le domaine de la planification spatiale marine en Afrique, et comment les initiatives régionales peuvent-elles être renforcées pour favoriser une gestion intégrée et coordonnée des activités marines ? Quels sont les besoins en termes de renforcement des capacités techniques, institutionnelles et humaines pour soutenir une planification spatiale marine efficace et inclusive en Afrique, et quelles sont les meilleures pratiques à cet égard ?

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